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28 septembre 2003

Conclusion de la matinée

par Jean Lemierre, Directeur du Trésor


Il est clair que est une réalité aujourd’hui, même s’il e encore sujet de débat. Beaucoup de difficultés sont nées de ce que le traité de Maastricht avait été négocié par les Douze en période plutôt facile, alors que la mise en œuvre intervient à Dix-neuf et en période économiquement difficile. Tous les participants ont du chemin à faire dans les domaines de l'endettement et du déficit par rapport au PIB. L’Euro est une réalité acceptée par tous depuis Dublin (fin 1996), même si les taux longs tendent à remonter chaque fois que courent des bruits d'ajournement.
L'Euro est prêt. Le statut juridique est au point en dépit des difficultés qu'éprouvent les juristes pour traduire les concepts mathématiques. Le « SME-bis » est prêt, avec des innovations. Par exemple, si la marge de fluctuation admise est 15% (rien n'est décidé sur ce point , est﷓ce 15 % en tout ou 15% de part et d’autre du cours pivot ? En fait, le vrai problème qui de meure est entre deux monnaies « out ».
A l'intérieur, le problème est celui de la coopération : comment ancrer une monnaie en préservant une politique délibérée ? Après tout, le système reste facultatif. C'est une manières de schéma « hub and spokes », avec un axe central et des instruments décentralisés.
Il faut aussi un pacte de stabilité. Un déficit budgétaire de 3% en période de récession, c'est facile à admettre. Mais en période de prospérité? Les allemands ont avancé le chiffre de 1 %. Et les dérogations à cette règle? A Dublin, les États se sont engagés à ne pas demander de dérogation à la règle des 3% si la récession n'a pas été d'au moins 0,75 % pendant quatre trimestres consécutifs. C'est beaucoup - il y a matière à débat. Au-delà de 2% de récession, la dérogation est automatique.
Pour l'état de préparation interne, la France est probablement la plus avancée, avec la Belgique. Nous sommes prêts pour le 1er janvier 1999, mais il ne faut pas confondre cette échéance avec le 1 el janvier 2002. La première concerne les « marchés de gros », la seconde ceux de « détail ». L’AFECEI, la Banque de France et le groupe de travail Simon﷓Creyssel ont ait un ros travail. Quand les obligations légales de tenue de comptes, de publicité, etc.) en Francs deviendront﷓elles des obligations en Euro ? Le consensus est qu'il faut laisser une certaine latitude aux acteurs.
Il reste aussi à préparer l'opinion publique, ce qui est difficile quand les billets de Banque ne sont pas encore disponibles. il faudra assurer la clarté, tout en permettant une opération techniquement correcte. Sur ce point je tiens à souligner le travail considérable effectué par MM. Simon et Creyssel. Depuis que ce travail est en cours, les opinions ont considérablement évolué.
Pour conclure : le Ministre a mis en place un comité national de l'Euro. Ce comité regroupe des fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des financiers toutes les catégories socioprofessionnelles, des syndicats, des représentants des consommateurs, des associations caritatives et des représentants des grandes structures professionnelles (experts-comptables, commissaires aux comptes, chambres de commerce, notaires, etc.) Un vrai débat de société s'engage, avec des opinions tranchées mais aussi qui évoluent. Sur un sujet comme la monnaie, c'est une innovation méthodologique qui mérite d'être soulignée.

Autrice

Jean Lemierre

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