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28 septembre 2003

Commerçants et consommateurs : acteurs-clés pour le succès du passage à l'Euro

Publié par Jean-Marc Mosconi | N° 12 - L'Euro : Un défi pour la France

par Jean-Marc Mosconi, Délégué général de MERCATEL


L'ensemble du commerce français, c'est-à-dire plus de 500 000 entreprises, de toutes tailles et d'une grande diversité de spécificités liées à leurs activités de services très variées, vont devoir passer à l'Euro du 1er janvier 1999 au 30 juin 2002.

L'ensemble de ce secteur économique sera un élément déterminant dans la mise en place de cette nouvelle monnaie parce qu'il conditionnera l'intégration et l'acceptation par la population de ce « nouveau signe ».

Le Club MERCATEL, dont la mission est de travailler sur l'intégration des nouvelles technologies de la communication et sur les systèmes de paiement, s'est vu confier par l'ensemble des organisations professionnelles du commerce et de la distribution l'étude du passage à l'Euro. La réflexion qui a été conduite permet d'affirmer que le commerce va devoir, durant ces quatre prochaines années, refondre l'ensemble de ses systèmes d'encaissement en raisons de mutations diverses et dont l'Euro n'est que l'une d'entre-elles. Le commerce doit se préparer à accepter les paiements par cartes et chèques en Euro dès 1999.

Le commerce et le passage à l’Euro dimension des enjeux

Pour le commerce et la distribution, la principale question qui se pose est « comment investir et s'organiser » pour, à dates fixes, répondre aux demandes des clients et cela à moindre coût? Cette question est d'autant plus complexe que la concurrence très forte, la faiblesse de la consommation, rendent les marges du commerce faibles pour satisfaire une clientèle dont on ne mesure pas encore les attentes.

Une entreprise, dans le commerce, aura toutes les contraintes amont comme les autres entreprises mais sa ,particularité repose sur la gestion de plusieurs instruments dans sa relation avec la clientèle : les espèces, les cartes, les chèques... Or, ces instruments ont aussi des évolutions indépendantes, mais néanmoins un certain nombre de questions plus générales se posent :

• les dates fixées à Madrid et Dublin soulèvent des difficultés plus ou moins fortes selon les secteurs : ainsi la date du le, janvier 2002 ne fait pas 1'unanimité pour toute une série de raisons techniques;
• la période de transition, 1 er janvier 2002 au 30 juin 2002, s'avère de l'avis général, trop longue et devant nécessiter des investissements lourds;
• d'une manière plus générale, l'organisation du commerce doit répondre à la montée en charge de l'Euro qui est dépendante de nombreux facteurs et décisions encore inconnus.

Sur un plan commercial, c'est-à-dire au niveau de l'activité au quotidien dans la relation client, l'Euro introduira chez le consommateur un « trouble ». Puis il faudra reconstruire de nouveaux repères ayant valeurs de référence. C'est tout le problème des prix psychologiques qu'il Faudra reconstituer, ce qui n'est pas facilité par la définition de la règle des arrondis.
il appartiendra donc au commerce de redéfinir avec ses clients une nouvelle relation qui va supposer une importante communication dans la durée et qui démarrera certainement avant les dates impératives, pour se poursuivre après l'adoption définitive de l'Euro. Une démarche qui s'inscrira sur plusieurs années.

De toute évidence, la relation client, déclinée sous toutes ses formes, sera l'objet d'importants efforts de la part du commerce dont on ne mesure pas encore la charge, dans la mesure où le commerce doit prendre en compte de nombreux segments de clients qui n'intégreront pas l'Euro à la même vitesse et avec la même facilité.

Autrice

Jean-Marc Mosconi

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