London Calling

Vue de Paris, Londres agace. Car si New York ignore que Chicago voudrait la concurrencer, Londres a-t-elle même une rivale en Europe ?

Objet issu de chocs culturels, liant tradition et innovation, attachée à son histoire et à son avenir, à ses chapeaux melon et ses bottes de cuir, Londres se perd, se rénove, se réinvente et toujours attire. Jadis, la ville noire faisait trembler, parce qu’elle abritait la puissance d’un empire, qui fit tomber d’autres empires, parce qu’y opérait, derrière un rideau de pluie ou de brouillard, dans les replis d’ombre de quelque enfer mal éclairé, un éventreur jamais retrouvé. Mais la ville a survécu à toutes ses plaies, à tous les bombardements, et sans cesse prépare son avenir.

Londres vit de son immigration. Les minorités y ont leur place, pas toujours enviable, et participent à son dynamisme et à sa diversité sociale, donc culinaire ! A la différence de ses consœurs européennes, elle n'a pas vraiment de centre, mais agglomère des villes dans la ville, avec leurs habitudes et leurs autorités locales. Pourtant le samedi soir, les yeux baignant dans la bière, toutes et tous veulent la brosser comme Beckham. Ses espions sauvent le monde en voiture allemande et lisent l’heure sur des montres suisses. Londres est une ville d'Europe depuis longtemps au cœur de l'archipel mondial. Ses habitants sont d’abord de nationalité londonienne.

Alexandre le Grand voulait faire de Babylone la capitale de son empire. Les guerres firent chuter la Cité trois fois millénaire. Puis la Bible en fit l’emblème de la décadence. Londres, nouvelle Babylone en Europe ?

Yeah Baby, yeah !